Marie Gabriel (de son vrai nom Marie-Gabrielle Thierry)
est peintre du confluent, aux deux sens du terme : elle y habite et elle le
peint. Curieux parcours que celui de cette ingénieur devenue artiste,
après avoir appris le dessin, la peinture, l'histoire de l'art (Atelier
du Carrousel, Atelier Poussin, Ecole des Beaux-Arts) et s'être formée à
l'authentification de tableaux (chez Christie's). Sans avoir vraiment
quitté la Seine (Asnières, Paris), elle se fixe finalement à Andrésy.
Elle découvre à cette occasion le peintre Renefer (1879 - 1957) qui vint souvent à Andrésy, avant de s'y établir et d'y mourir. En 2004, Marie Gabriel fonde l'association Renefer dans le but de faire connaître ce grand artiste (pour en savoir plus : Renefer).
Mais Marie Gabriel ne se contente pas de promouvoir les oeuvres des autres, elle exprime aussi ses propres talents à travers dessins et peintures. Les berges de la Seine et de l'Oise où elle admire la multiplicité de forme et de couleur des bateaux, l'inspirent particulièrement.
"Après de multiples études des formes et couleurs de ces berges "aériennes", sans cesse en mouvement, mon travail, entre figuration et abstraction, s'oriente sur la recherche des rythmes dans le paysage, explique-t-elle. La vie des fleuves, les mouvements de la lumière et de l'eau, de ses reflets sont une source inépuisable pour mes recherches sur la composition et les couleurs.
"Je fais aujourd’hui évoluer mon travail en tentant d’appréhender et de traduire la couleur des sons et de la composition musicale : la figure disparait de mon oeuvre pour laisser place à l'abstraction intrinsèque de la musique.
"L'abstraction en peinture n'est pas une fin en soi. Apposer des formes géométriques colorées sur la toile ne suffit pas pour construire le tableau. Une disposition hasardeuse de ces formes (a fortiori objets) est seulement impossible. Il y faut un sens propre, intrinsèque, une nécessaire composition et un agencement particulier des couleurs. Paul Cézanne puis Robert Delaunay ont découvert les principes - aujourd'hui fondamentaux - d'un monde géométrique (géo-maîtrisé?) pour le premier, et de la force cinétique des couleurs pour le second. Je tente donc d'appliquer aujourd'hui ces principes déjà centenaires.
"Dans mes "Phrases Musicales", je me lance dans une démarche audacieuse et dans la continuité des rythmes dans le paysages : n'arrivant pas à traduire la mélodie que m'inspire le paysage, j'ai décidé de partir de la musique, de lui donner corps dans la peinture. Je cherche ainsi à traduire visuellement des musiques de Bach, Brahms, Cherubini, Debussy, Janacek ... dans toutes leurs dimensions et simultanéité: mélodie, intonations, silences, valeurs, tonalités et vibrations des instruments. Cette transcription se fait sur la base de conventions de représentation : " les répétitions de forme, les cercles et autres géométrisations rappellent les notes, les accords et leur diffusion à la manière des ondes sonores. Les rouges intenses sont des sons graves, posés ; les bleus clairs, une envolée ; les jaunes cobalt, des sons aigus et clairs ; etc. L'horizontalité et la rigueur formelle rappellent non seulement les phénomènes physiques de propagation, la portée musicale, mais aussi l'exigence et l'intransigeance, à la base de toute composition et interprétation musicales."
Il reste au public à vérifier, aidé de cette clé de lecture, qu'il retrouve bien dans ces tableaux la musique d'origine.
Pour une présentation plus détaillée des oeuvres de Marie Gabriel, rendez-vous sur son site : (http://www.mgbook.com/); elle vous y attend !