Flotte improbable au confluent

 

 

Entre Seine & Oise

Journal chrétien d'information du confluent

Cette galerie de bateaux - évolutive - a pour but de présenter des objets flottants plus ou moins identifiés rencontrés au hasard, dans l'histoire ou le long des berges, et qui sortent de l'ordinaire de la batellerie du confluent, pour notre plus grand intérêt.

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  • Voyez ma proue : je suis navire, voyez ma jauge : je suis "péniche" !

Comme l'indique le Port autonome de Paris (dont dépend le port de Conflans situé sur la rive gauche de l'Oise), des caboteurs fluvio-maritimes de ce type, pouvant emporter jusqu'à 1200 tonnes, relient sans rupture de charge Conflans aux îles britanniques, à la péninsule ibérique, au Maroc et à la Scandinavie.

Leur nombre pourrait bien de se multipier, mais pas pour ce genre de desserte : pour atteindre le tout nouveau terminal à conteneurs du Havre, Port 2000, auquel les automoteurs (et non "péniches" terme utilisé à tord dans le langage courant) ne peuvent pas accéder actuellement sans sortir en mer.

A long terme, la solution sera la construction d'une écluse entre l'estuaire de la Seine et Port 2000. Mais la réalisation de cet ouvrage coûteux (100 millions d'euros) n'est pas envisagée avant 2015. Faute de cet aménagement le transfert des conteneurs des navires aux automoteurs se fait actuellement par navette ferroviaire, avec deux ruptures de charge, des surcoûts de manutention et donc un désavantage par rapport à la route et au rail.

En attendant l'écluse, le ministère des transports a autorisé sous certaines conditions, par arrêtés du 27 janvier 2007, des bateaux fluviaux à prendre la mer pour atteindre Port 2000. Ces conditions sont : la qualification des bateliers, l'assistance d'un pilote, une houle limitée et des caractéristiques particulières pour les bateaux. Ainsi, une coque de ce type leur sera nécessaire pour affronter des eaux plus agitées, même par temps calme, que celles sur lesquelles il naviguent habituellement. Ce genre de bateau est donc probablement amené à se multiplier et donnera au confluent un petit air de port maritime.  

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  • 1962 : misère au Bras-Favé

Parmi les archives de l'Institut national de l'audiovisuel mises récemment à la disposition des internautes, figure un reportage sur le Bras-Favé diffusé en 1962 dans la célèbre émission d'actualité télévisée Cinq colonnes à la une.

Le Bras-Favé était un bras mort de la Seine séparant l'Ile-du-Devant, en face de Conflans, de la plaine d'Achères. Sur son eau stagnante flottaient d'anciens chalands en bois, abandonnés là depuis le développement des péniches à moteur et occupés par de pauvres gens, le plus souvent des familles de mariniers au chômage. Pas d'eau courante, pas d'électricité, ... un bidonville flottant, en quelque sorte.

C'est vers cette année 1962 que l'on commença à se préoccuper de reloger ces familles. Et plus tard on assécha le Bras-Favé que l'on pu encore longtemps localiser facilement grâce aux carcasses de bateaux aux trois quarts enterrées et envahies de végétation qui le jalonnaient (photos); mais rien ne signalait plus au promeneur la misère qui les avait habités.

C'est cette vie de misère que le reportage nous présente : le manque d'hygiène, la promiscuité, la pluie qui s'infiltre à travers les planches disjointes des bateaux, la boue sur les berges, les rats, l'eau qu'il faut aller chercher à la pompe, ... Et aussi le rêve inaccessible d'une petite maison avec jardin au bord du fleuve où pourraient s'ébattre les nombreux enfants ... mais le rejet du HLM où l'on veut les reloger (et où, probablement, ils iront).

Pour visionner ce reportage émouvant de 16 minutes, L'Institut national  de l'audiovisuel vous demandera un (location) ou trois (achat) euro(s).

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  • Un hôtel cinq étoiles à Conflans

Information incroyable : un hôtel cinq étoiles de 50 chambres dans le centre de Conflans, avec vue imprenable sur la Seine :

                   la réception                      la salle à manger

 

      

                       le salon                           une chambre

 

et enfin ... l'hôtel vu de l'extérieur :

L'embarcadère de Conflans est de plus en plus utilisé par des paquebots fluviaux de plus en plus gros. On en voit ici deux à couple, dont le plus proche de la rive est le MS Cézanne battant pavillon allemand et naviguant habituellement sur la Saône et le Rhône. Peut-être ce "Cézanne" est-il arrivé à Conflans dans le cadre d'une croisière à thème impressionniste (après la Provence, Giverny, Auvers, ...), mais on ne sait comment, avec ses 118 m de long et 11,60 m de large, il est parvenu à se faufiler jusqu'à Conflans !

Pour réserver un chambre pour ce soir, pour une croisière, ... ou tout simplement pour plus d'informations sur ce géant des fleuves : http://www.kreuzfahrten.de/schiffdetails2.php?schiff_id=31#galery

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  •  Le Nomadic

Ne m'appelez plus jamais "Nomadic" ! Le journal Le Parisien du 27 janvier 2006 nous informe que ce bateau vient d'être vendu aux enchère par le Port autonome de Paris pour 250 001 € à la province d'Irlande du Nord, pour enrichir la collection d'un musée qui sera consacré aux transatlantiques, dans le port de Belfast. On le voit ici amarré le long du port de Conflans, où il a séjourné entre 1969 et 1974.

Ce bateau de 67 m construit en 1910, était un transbordeur qui effectuait le transport des passagers entre les transatlantiques et le port de Cherbourg, trop peu profond pour les recevoir. Pouvant accueillir 1500 passagers, il se devait d'être aussi luxueusement aménagé que les géants des mers dont assuraient la correspondance, pour ne pas décevoir leurs passagers de marque. Il avait son grand escalier, comme le Titanic dont il achemina les passagers lors de son unique escale à Cherbourg, le 10 avril 1912, cinq jours avant le naufrage.

Pendant la guerre, il est utilisé par les troupes britanniques avant de reprendre quelque service à Cherbourg, avant de s'arrêter définitivement, victimes des aménagements réalisés pour faciliter l'accès au port et ... du développement de l'aviation ! En 1969, il est remorqué jusqu'à Conflans où, abandonné, pillé et vandalisé, il vit - à notre grande honte ! - les heures les plus sombres de son histoire. 

Remorqué jusqu'à Paris et amarré au pied des jardins du Trocadéro en 1974, il est utilisé tour à tour comme salle de réception, bureaux, cinéma, salon de présentation de mode et enfin restaurant. Fermé au public en 1999 pour raison de sécurité, il est remorqué jusqu'au Havre en 2003 en attendant qu'il soit statué sur son sort. C'est aujourd'hui chose faite, mais il reste encore à le remorquer jusque Belfast (coût estimé : 1 million d'euros) et à le restaurer (10 millions d'euros) ... autant dire que son destin est encore loin d'être assuré !

Pour plus d'information sur le Nomadic : http://perso.wanadoo.fr/dominator/nomadic/index-b.htm

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Sous-marin en vue

La palme de l'insolite est certainement détenue - et pour longtemps ! - par ce sous-marin qui a fait surface cet été au large de Conflans et qui est amarré à la pointe aval de l'île du Devant.

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Avitailleur

Plus discret, mais plus utile, cet automoteur ne connaît pas les voyages au long cours et son univers se limite au confluent. Il passe son temps à ravitailler ses grands frères à qui il permet de passer sans s'arrêter. Il se met "à couple" et leur tient compagnie l'espace de quelques miles, le temps de les alimenter en carburant et autres produits de première nécessité (bouteilles de gaz, etc.). L'opération terminée il regagne le port de Conflans, sur l'Oise, pour refaire le plein et attendre un nouveau client.

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Conteneurs : quel trafic !

La délocalisation de la production industrielle dans les pays d'outre-mer (Chine, Inde, etc.) se traduit par une arrivée massive de conteneurs dans les grands ports européens, qu'il faut acheminer ensuite jusqu'à leur lieu de destination finale. Entre Le Havre et Paris, ce trafic se fait en majorité par la route et dans une faible mesure par le train. Jusqu'à récemment la voie d'eau en était pratiquement exclue.

Les choses sont en train de changer. Ce trafic est en effet actuellement en forte croissance (de plus de 10% par an) et l'on peut voir passer au confluent de plus en plus de convois comme celui-ci, transportant leur cargaison de conteneurs chargés au Havre ou à Rouen depuis un cargo, et se dirigeant vers les ports de la capitale (Gennevilliers, ...) pour y être déchargés et approvisionner la région parisienne.

Avec une capacité de quatre conteneurs en largeur, trois en hauteur et vingt (pour les plus petits) en longueur, répartis sur deux barges, des convois poussés peuvent transporter l'équivalent du chargement de 240 camions. C'est environ 3 % du trafic journalier de poids lourds sur l'autoroute de l'Ouest entre Orgeval et Mantes dans un sens : pas encore de quoi l'inquiéter, d'autant que des convois d'une telle capacité ne circulent pas tous les jours et sont loin d'être toujours totalement remplis. Mais enfin, si l'irruption sur les eaux tranquilles du confluent de ces porte-conteneurs géants chargés de boîtes arrivant de Chine, d'Inde, du Brésil et d'ailleurs par les ports du Havre ou de Rouen, a de quoi surprendre, il va falloir s'y habituer car, avec la croissance forte qu'affiche ce trafic depuis plusieurs années (8,2 % en 2006), leur ballet n'est pas près de s'arrêter.

Et l'aménagement du port du Havre inauguré le 30 mars 2006 et qui permet désormais de traiter six millions de conteneurs par an contre deux millions avant, vient encore fortement renforcer cette tendance.

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Ponton pimpant

Ponton pimpant pas pompeux ! Le livre du groupe MJC Conflans à travers les âges Conflans-Sainte-Honorine au fil de l'eau et du temps, publié en 1988, précise qu'il s'agit d'une ancienne gare des Bateaux-mouches de Paris.  Transformée en habitation flottante et amarrée sur la Seine, elle a été magnifiquement restaurée.

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Bateau volant

Bateau volant identifié ... le long des quais de Conflans, près de de la passerelle. Suite, probablement, à une avarie qui l'a immobilisé, il a été mis en cale sèche sur place à l'aide d'un autre objet flottant insolite que l'on aperçoit sur la photo suivante. Et pendant ce temps, la vie à bord continue ... juste un peu décalée !

 

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