Vie économique

Conflans - Andrésy - Maurecourt - Herblay - ...

 

 

 
  • Dimanches tranquilles à la Patte-d'Oie d'Herblay

Par un jugement confirmé en appel, la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) a gagné le procès qui l'opposait à trois magasins Conforama, dont celui de la Patte-d'Oie d'Herblay. Le jugement interdit à ces magasins d'ouvrir le dimanche. Jusqu'à présent ce genre de décisions n'était suivi d'aucun effet, les magasins préférant se mettre en infraction et payer l'amende, modeste vis-à-vis du chiffre d'affaire réalisé. Ce qui est nouveau dans ce jugement, c'est que la justice semble vouloir faire respecter ses décisions et mettre un terme au comportement "voyou" de ces magasins. L'amende fixée par le tribunal est en effet, cette fois, particulièrement dissuasive : 420 000 € pour quatre dimanches travaillés. Forte de ce succès, la CFTC a décidé d'attaquer plusieurs autres grandes enseignes du secteur et, le 2 mars 2007, a assigné au tribunal de Pontoise  Boulanger, Fly, Alinéa, Crozatier, Atlas et Ikéa.

La CFTC explique que le repos dominical avant d'être une question économique est d'abord une question de choix de société : souhaitons-nous disposer dans la semaine d'un temps où la vie économique est mise entre parenthèses pour favoriser la vie familiale, associative, personnelle et spirituelle de tous ? La réponse des Français est massivement "oui", si l'on en juge par le résultat d'un sondage CSA - Le Parisien de décembre 2006 qui indique que 75 % des personnes interrogées ne souhaitent pas travailler le dimanche.

Dans notre pays de tradition chrétienne et dont 2/3 des habitants se déclarent chrétiens (sondage CSA de décembre 2004 pour La Croix), ce jour de repos hebdomadaire est le dimanche, jour du Seigneur. Cela a d'ailleurs été confirmé en 1906 par la République laïque et anticléricale de la séparation de l'Eglise et de l'Etat !

Les enseignes concernées se défendent en disant que ces ouvertures dominicales se font sur la base du volontariat (encouragé par des primes) ; mais ce qu'elles ne disent pas c'est que cela aboutit à une division du personnel en deux catégories. D'un côté, ceux qui acceptent pour des raisons fiancières et parce qu'il n'ont pas de contraintes familiales (comme ces étudiants travaillant chez Alinea qui sont venus manifester devant le tribunal de Pontoise pour soutenir leur directeur !) ou qu'ils les sacrifient. De l'autre, ceux qui refusent, sont montrés du doigt et en subissent les conséquences pour le choix de leurs congés, leurs augmentations de salaire et, plus grave encore, le maintien de leur emploi. Par ce moyen du volontariat fortement conseillé, le travail du dimanche deviendra, si personne ne s'y oppose, rapidement obligatoire pour le personnel de ces commerces. Et pour faire face à cette nouvelle concurrence, les autres enseignes n'auront pas d'autre choix que de suivre le mouvement, comme on le constate déjà. De proche en proche, c'est progressivement tout le commerce, les entreprises et les administrations qui seront touchés par ce mouvement de banalisation du dimanche, dont 75% des Français ne veulent pas ; et avec, toute la vie familiale et sociale.

La meilleure preuve que ce volontariat est fictif, c'est que tous ceux qui ont vraiment la possibilité de choisir, ne travaillent pas le dimanche : combien de cabinets médicaux, par exemple, qui pourraient légalement le faire et en tireraient bénéfice, sont ouverts le dimanche ? Et pourtant, qu'est-ce qui est le plus utile :  pouvoir acheter un réfrigérateur ou avoir un accès facile à la médecine, sept jours sur sept ?

Mais ce qui incite le plus à l'ouverture des magasins le dimanche, c'est sans doute notre schizophrénie : nous ne souhaitons pas travailler, ni voir travailler nos proches, le dimanche ... pour pouvoir (entre autres) aller faire du shopping à la Patte-d'Oie d'Herblay ! Sans acheteur, pas de magasin ouvert. Donc, par charité (autre valeur chrétienne), pour le bien des employés de Conforama, Fly, etc. qui aspirent comme nous au repos dominical qu'il sacrifient par crainte ou par nécessité financière, abstenons-nous d'y aller le dimanche ! 

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  • La voiture à hydrogène se prépare à Carrière-sous-Poissy

Le 9 janvier 2006, PSA Peugeot Citroën a inauguré dans ses laboratoires de Carrières-sous-Poissy un centre de recherche sur la pile à combustible qui devrait compter une cinquantaine de chercheurs et techniciens.

Cette inauguration a été l'occasion de présenter "Genepac", un prototype de pile à combustible conçu tout spécialement pour l'automobile dans le cadre d'un programme national de recherche réunissant PSA et divers laboratoires de recherche (Commissariat à l'énergie atomique, Centre national de la recherche scientifique, ...).  Cette pile, protégée par une vingtaine de brevets, a des performances élevées (80 kW, pour une masse de 78 kg et un volume de 57 dcm3), ... mais un coût également élevé, notamment en raison de la centaine de grammes de platine qu'elle renferme.

Rappelons que la pile à combustible fonctionne à l'inverse de l'électrolyse de l'eau et transforme de l'énergie chimique en énergie électrique. Elle possède une cathode et une anode séparées par un électrolyte  qui assure le passage du courant par transfert des ions. La fabrication de l'électricité se fait grâce à l'oxydation de l'hydrogène à l'anode, couplée à la réduction de l'oxygène de l'air à la cathode. La réaction d'oxydation de l'hydrogène est accélérée par un catalyseur qui est généralement constitué de platine.

Schéma de fonctionnement d'une pile à combustible

(source : http://fr.wikipedia.org)

 

PSA compte sortir une voiture prototype en 2007, ce qui replace le constructeur français dans le peloton des grandes marques étrangères développant cette technologie : General Motors, Toyota, Honda, Daimler. 

Le fonctionnement de la voiture à hydrogène est particulièrement propre et économe en énergie, puisqu'elle ne consomme que de l'hydrogène et l'oxygène de l'air et  ne produit que de l'eau. Mais la route est encore longue avant une fabrication en série de voitures : outre les progrès à réaliser sur la pile (réduction de la quantité de platine et augmentation de la température limite de fonctionnement), il faudra mettre au point les autres organes du véhicule et en particulier le stockage de l'hydrogène.

La route sera longue aussi pour le développement de la production et de la distribution de l'hydrogène nécessaire à leur fonctionnement. Le gaz hydrogène n'étant pas une source d'énergie primaire disponible dans la nature, mais un simple vecteur d'énergie, il doit être produit soit à partir de combustibles fossiles, soit à partir de la décomposition de l'eau, puis acheminé jusqu'aux stations-services pour y être stocké et distribué aux automobilistes. Mais en l'état actuel de l'art, on n'est pas en mesure d'effectuer ces opérations à grande échelle dans des conditions de prix, de consommation d'énergie et de rejet de gaz à effet de serre acceptables.

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  • Le futur canal Seine - Nord Europe et ses conséquences pour notre région

Avec la remise au ministre chargé des transports, fin mars 2006, du dossier d'avant-projet, une étape importante dans l'instruction du projet de canal à grand gabarit Seine - Nord Europe a été franchie. L'étape suivante est le lancement de l'enquête d'utilité publique du projet à l'automne en vue de sa déclaration d'utilité publique avant la fin de l'année 2007 et sa mise en service en 2012.

Ce projet consiste en la réalisation d'un canal à grand gabarit entre l'Oise, au nord de Compiègne, et le canal de Dunkerque à l'Escaut, au nord-ouest de Cambrai, mettant en relation  le bassin de la Seine et le bassin de l'Escaut. Il double la liaison fluvial réalisée au XIXe siècle au gabarit Freycinet (celui des péniches classiques) et constituée du canal latéral à l'Oise et du canal du Nord. Il s'accompagne d'aménagement des voies d'eau existantes au nord (canal Dunkerque - Escaut) et au sud (Oise et Seine).  Long de 105 km, permettant le passage de convois de 185 m de long, 11,40 m de large, 4400 tonnes et de trois niveaux de conteneurs superposés (tirant d'eau : 3m, tirant d'air : 7m), il comporte sept écluses  et un pont canal ( pour le franchissement de la vallée de la Somme, près de Péronne). Son coût total est estimé entre 3,2 et 3,7 milliards d'euros hors taxe.

Le trafic attendu sur ce canal est estimé à 15 millions de tonnes de vrac et 250 000 conteneurs par an en 2020. L'objet principal de cet ouvrage (même s'il n'apparaît pas toujours clairement à la lecture des documents produits ...) est de permettre à des convois fluviaux à grand gabarit de relier l'agglomération parisienne aux grands ports du Benelux. Avec la délocalisation de la production industrielle dans les pays d'outre-mer (Asie, Amérique du sud, ...), les marchandises arrivent en effet de plus en plus par les ports, et l'agglomération parisienne (10 millions d'habitants), déjà desservie par des convois à grand gabarit depuis Le Havre et Rouen, profitera d'une liaison supplémentaire performante avec les deux premiers ports européens, en terme de trafic, que sont Anvers et Rotterdam ... peut-être d'ailleurs au détriment du Havre et de Rouen !

... Et le confluent dans tout cela ? Il verra le passage du flux de trafic principal engendré par ce nouveau canal de sorte que, outre les convois à grands gabarit assurant, comme aujourd'hui, la liaison entre Le Havre/Rouen et Paris (Gennevilliers, ...), il verra aussi passer  les convois arrivant des ports du nord par l'Oise et virant à bâbord pour remonter la Seine. Les conséquences pour le paysage fluvial et la vie du confluent ne seront pas négligeables.

On peut en premier lieu prévoir une quasi-disparition des péniches traditionnelles au gabarit Freycinet qui bien souvent aujourd'hui font escale à Conflans, Maurecourt ou Andrésy, mais dont l'exploitation ne sera plus compétitive face aux convois poussés à grand gabarit.

Sur l'Oise, plus étroite et plus sinueuse que la Seine aux abords du confluent , le croisement des convois à grand gabarit devrait même imposer la disparition de toute cette population de péniches plus ou moins "ventouses", servant parfois de logement, et dont la diversité de fonction, de forme et de couleur fait l'un des charmes du confluent. Le montage ci-après donne une idée de la transformation du paysage à laquelle la réalisation du canal Seine - Nord-Europe pourrait conduire.

L'Oise au confluent

aujourd'hui                                                 demain

L'arrêt des convois poussés à grand gabarit qui remplaceront les péniches pourrait bien n'être plus techniquement possible ou limité à un très petit nombre d'entre eux, faute de place.

Mais l'animation pourrait bien se retrouver en rive gauche de la Seine avec la création d'un nouveau port  sur le territoire de la commune d'Achères. Le Port autonome de Paris dispose actuellement d'une plate-forme portuaire à Conflans, sur l'Oise (à droite sur les photos précédentes). Mais, pour les raisons de place déjà évoquées, ce port risque bien de disparaître et, en tout cas, ne pourra s'agrandir. Or la position du confluent, carrefour naturel des axes de trafic vers Paris, le Nord et Le Havre et proche de grands axes routier (A15) et ferroviaire (grande ceinture) est stratégique. Il est donc tentant d'imaginer l'installation d'un plateforme portuaire, qui pourrait constituer en particulier un lieu de triage et de stockage des conteneurs. Le seul emplacement disponible pour une telle installation serait en rive gauche de la Seine, sur la commune d'Achères, à proximité de l'usine Bonna. C'est ce projet qui est évoqué par la mention "Achères (étude)" dans la liste des ports présentés comme dépendant de l'Agence des boucles de la Seine du Port autonome de Paris.

(Pour plus d'information sur le projet de canal Seine - Nord-Europe : http://www.seine-nord-europe.com/)

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